11 Janvier 2010

Parasol sort de l’A-train

Avant que ses réserves de carburant ne soient complètement épuisées, le CNES a décidé de sortir le satellite Parasol de l’A-Train. Il scrutait l’atmosphère terrestre avec ses compagnons depuis maintenant 5 ans.

11 janvier 2010

4 km en dessous de l’A-Train…

Après quasiment 5 ans de mission, le satellite Parasol commençait à montrer quelques signes de vieillissement, notamment au niveau du senseur stellaire (1). Les réserves de carburant étaient par ailleurs quasiment vides car pour maintenir sa position au sein de l’A-Train, le satellite doit régulièrement manœuvrer », expose Thérèse Barroso, chef de projet exploitation Parasol au CNES.

Comme le veut la procédure, Parasol doit alors sortir de l’A-Train pour éviter d’endommager ses compagnons de route : les satellites Aqua, Cloudsat, Calipso et Aura. Il doit ensuite être dirigé vers l’atmosphère terrestre afin de s’y consumer.

Centre de contrôle Parasol au CNES à Toulouse. Crédits : CNES/G. Philippe.
Centre de contrôle Parasol au CNES à Toulouse. Crédits : CNES/G. Philippe.

Mais les équipes du CNES ne souhaitaient pas que la mission s’arrête là.

« L’instrument de Parasol fonctionne encore très bien, raconte Thérèse Barroso. Nous avons donc proposé à nos partenaires américains de descendre Parasol en dessous de l’orbite de l’A-Train et de le maintenir sur une orbite dite gelée. »

La proposition est acceptée. Le 2 décembre 2009, après une répétition des opérations, les équipes opérationnelles du CNES manœuvrent et abaissent l’orbite de Parasol sans perturber plus que nécessaire les autres satellites.

Aujourd’hui, le satellite navigue donc 4 km en dessous de l’A-Train et poursuit ses mesures.

Extrait du Journal de l'espace (janvier 2010). Crédits : CNES.
 

… mais toujours opérationnel

L’objectif de ce train de satellites est d’étudier simultanément une même région de l’atmosphère avec différents instruments.

Des mesures uniques en leur genre qui permettent d’améliorer notre connaissance de l’atmosphère et du climat.

Grâce à son imageur (2), Parasol étudie les propriétés des nuages et des aérosols – de petites particules en suspension dans l’atmosphère – et leurs influences respectives sur le climat de la Terre.

Avec son comparse Calipso, par exemple, il permet d’obtenir en continu une vue 3D de ces phénomènes.

« Parasol peut encore faire des mesures simultanées avec l’A-Train 3 jours tous les 80 jours. Comme il dérive petit à petit vers l’Est, faute de carburant, ces rencontres seront de plus en plus rares. Mais, même tout seul, Parasol continue à étudier l’atmosphère », souligne Thérèse Barroso.

Parasol va donc poursuivre ses observations en 2010 et peut-être même en 2011, puisqu’une demande d’extension de mission est d’ores et déjà en cours.

Initialement, le microsatellite ne devait fonctionner que 2 ans. Il a fêté ses 5 ans en orbite, le 18 décembre.



(1) Instrument qui permet de contribuer au maintien de la position et de l’attitude du satellite.
(2) Instrument qui permet de mesurer les caractéristiques de la lumière réfléchie par la Terre et l’atmosphère.

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