17 Février 2009

Collisions de satellites : le CNES surveille l’Espace

La collision entre les satellites Kosmos et Iridium, la semaine dernière, est exceptionnelle. En raison du nombre croissant de débris spatiaux, la prévision de ce genre d'événement est devenue un enjeu majeur. En pointe, le CNES surveille en permanence les 15 satellites en orbite basse dont il a le contrôle et procède aux manœuvres d'évitement nécessaires.
17 février 2009

Des risques allant croissant

Mardi 10 février, 2 satellites sont entrés en collision : le satellite militaire russe Kosmos 2251, hors service depuis 1995, et Iridium 33, un satellite de télécommunications américain, encore en fonctionnement, ont été pulvérisés par l'impact, propulsant une nuée de débris.

« C'est la 1ere fois que 2 satellites intacts entrent en collision », précise Fernand Alby, responsable des activités Débris spatiaux du CNES à Toulouse.

« Malgré le nombre croissant de débris spatiaux, les opérateurs commencent seulement à se rendre compte de la gravité du problème. Tous n'ont pas la capacité d'effectuer cette surveillance. » Le CNES, lui, est à la pointe.

Actuellement, la principale source de données est celle fournie par le réseau de surveillance américain : le « Space Track », 2 lignes d'informations quotidiennes sur 12 000 objets de plus de 10 cm, précises à plusieurs centaines de m seulement. Elles permettent d'évaluer les risques de rapprochement éventuels, au moins quelques jours à l'avance.

Manœuvres d’évitement

Un délai suffisant pour que le CNES mette en route des procédures d'évaluation plus précises.

La clé du système? « Lorsqu'un risque éventuel de collision est identifié, un radar au sol est mobilisé afin d'évaluer la trajectoire du débris avec une meilleure précision. Cela permet de déterminer s'il faut procéder à une manœuvre d'évitement », explique Fernand Alby.

Cette procédure est opérationnelle depuis juillet 2007 pour les 15 satellites dont le CNES a le contrôle. 2 autres satellites en orbite géostationnaire font l'objet d'une surveillance expérimentale.
3 à 4 manœuvres d'évitement par an sont mises en œuvre par le CNES. Mais cela n'a pas été le cas pour Iridium. Pourquoi? On ne le sait pas encore. « La flotte Iridium est composée de 66 satellites sans compter les satellites de secours en orbite, ce qui génère certainement beaucoup d'alertes. Celle-ci est peut être passée inaperçue », avance Fernand Alby.
« On ne pourra jamais éviter toutes les collisions », insiste Fernand Alby. « Le récent événement va aggraver la situation pour les satellites situés entre 700 et 900 km d'altitude. » Du travail en perspective pour les ingénieurs du CNES.

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