1 Décembre 2008

L’eau vue de l’Espace

Du 17 au 19 novembre, dans le cadre de « l’Année Internationale de la Planète Terre », des scientifiques de la France entière se sont réunis à l’Unesco pour échanger leurs expériences. Leur point commun ? Tous font appel aux mesures satellitaires et géodésiques* pour étudier l’eau de notre planète Terre.
1er décembre 2008

De l’eau des glaciers…

C’est à l’initiative du Comité National Français de Géodésie et Géophysique et de la communauté nationale de Géodésie-Géophysique, avec notamment le soutien du CNES, qu’une centaine de chercheurs se sont rassemblés au siège parisien de l’Unesco à Paris. Ils sont géophysiciens, hydrologues, océanographes, climatologues… Ils étudient l’eau sous toutes ses formes et ne peuvent plus aujourd’hui se passer des observations spatiales.

Dans le cadre du projet SPIRIT, par exemple, les glaciologues font appel à SPOT 5 pour cartographier les zones polaires. L’instrument stéréoscopique du satellite**, capable d’acquérir 2 images d’un même point avec des angles de visé différents, permet de reconstituer la topographie des paysages et notamment des glaciers.

« De la même façon que nos 2 yeux nous permettent de voir en relief, ces couples d’images nous permettent de reconstruire avec précision la surface des glaciers, explique Etienne Berthier, glaciologue au CNRS. Et en répétant ces mesures dans le temps, on peut savoir si les glaciers s’épaississent ou s’amincissent. »

Des données essentielles pour évaluer l’impact des changements climatiques sur notre planète.

… à celle des nappes souterraines

Autres satellites, autre projet. Cette fois-ci, il s’agit du couple de satellites gravimétriques baptisé GRACE.

En mesurant les fluctuations du champ de pesanteur, ce champ attractif qui nous maintient à la surface de la Terre, les satellites aident les géophysiciens à évaluer les réserves en eau du sous-sol.

Car aussi étonnant que celà paraisse, l’augmentation du champ de pesanteur dans une région donnée révèle directement l’augmentation de la quantité d’eau stockée dans le sol, et inversement.

« L'eau vue de l'Espace » en vidéo (Journal de l'Espace - décembre 2008)

Grâce aux satellites, les chercheurs ont ainsi obtenu une vision globale de l’eau stockée dans le sous-sol d’Afrique de l’Ouest pendant la mousson.

Aujourd’hui, dans le cadre du projet GHYRAF, les mesures continuent sur le terrain du Sahara au Golfe de Guinée. « Les mesures faites avec des gravimètres au sol vont nous permettre de valider les données spatiales et d’avoir une connaissance plus précise de la variation saisonnière des stocks d’eau dans ces régions. », souligne Jacques Hinderer, directeur de recherche (CNRS).


*Ayant pour but de déterminer la forme et les dimensions de la Terre.
**Instrument Haute résolution stéréoscopique (HRS)

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