31 Juillet 2008

Toulouse prend le pouls de Jason-2

Le satellite d’océanographie a atteint, dans la nuit du 3 au 4 juillet, son orbite définitive à 1336 km d’altitude. Aux commandes, le centre de contrôle J2CCC à Toulouse a achevé la 1ère partie de sa mission. Coup de projecteur sur le lieu où l’état de santé de Jason-2 fait l’objet de toutes les attentions.

Le J2CCC n’intervient que dans les phases critiques

Jason-2, digne successeur d’une lignée de satellites d’océanographie, a été lancé avec succès le 20 juin dernier depuis la base américaine de Vandenberg, en Californie. Une fois dans l’espace, ses instruments ont été progressivement activés puis il a fallu le rapprocher de son orbite définitive à 1336 km d’altitude. Toutes les opérations ont été pilotées depuis le centre de contrôle et de commande J2CCC, à Toulouse.
« C’est l’endroit où nous recevons les télémesures utiles pour surveiller la plateforme du satellite, explique Paul Gélie, responsable du développement du J2CCC au CNES. En connaissant divers paramètres à bord comme les températures, ou les tensions électriques, nous évaluons l’état de santé du satellite. S’il y a un problème, nous faisons un diagnostic puis nous envoyons les télécommandes nécessaires pour y remédier. »

Les ordres sont envoyés en continu. Ainsi même lorsque tout va bien, des télécommandes parviennent au satellite pour réaliser des opérations à bord comme allumer un équipement ou encore modifier les paramètres de vol. C’est également au centre de contrôle que sont calculées et envoyées les informations pour amener le satellite sur son orbite de travail. Il faut ensuite le maintenir à cette altitude.

Des scénarios prévus à l’avance

Ainsi, dans la nuit du 3 au 4 juillet derniers, Jason-2 a atteint son orbite définitive à 1336 km d’altitude, juste 54 secondes derrière Jason-1, son prédécesseur en orbite depuis 2001. C’était la 5ème et dernière manœuvre importante pour mettre le satellite à poste. Chacune de ces manœuvres consiste à modifier l’altitude du satellite par des poussées effectuées au moyen de petits moteurs, de façon à placer progressivement le satellite sur son orbite finale.
Ces opérations ont été plus nombreuses en raison du report du lancement du 15 au 20 juin. « La configuration était moins bonne le 20 juin, confie Véronique Couderc, responsable du segment sol Jason-2 au CNES. Mais tous les scénarios étaient prévus à l’avance, quelle que soit la date du lancement. »

La recette en vol* du satellite devrait s’achever dans 4 mois environ. Toulouse passera alors le témoin à Washington avec le centre de contrôle de la NOAA** qui deviendra centre de contrôle principal de Jason-2.



* Vérification de ses performances dans l’espace.
** La NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) est aussi le distributeur des produits d’altimétrie Jason-2 aux Etats-Unis.

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