1 Décembre 2006

Calipso : un Français récompensé par la NASA

Le Satellite franco-américain Calipso a fêté ses un an le 28 avril dernier. Jacques Pelon, le responsable du programme côté français, reçoit pour l’occasion la « Distinguished Public Medal » de la NASA. Elle rend hommage au travail effectué par le CNES et le CNRS pour cette mission d’importance.

Des images étonnantes

« C’est une sorte de consécration pour nous » confie humblement Jacques Pelon* lorsqu’on évoque avec lui la "Distinguished Public Service Medal" que la NASA vient de lui décerner. Il ne croit pas si bien dire, le responsable français du programme franco-américain Calipso.

Petit rappel : Calipso a été lancé le 28 avril 2006 accompagné du satellite américain Cloudsat. Tous 2 sont allés rejoindre la constellation A-train, elle-même constituée de 3 satellites franco-américains : Aqua (Nasa), Aura (Nasa) et Parasol (Cnes). Le satellite Oco (Nasa) devrait les rejoindre l’année prochaine. La principale nouveauté de Calipso est d’embarquer un appareil de mesure laser (lidar) très sophistiqué (Caliop) pour observer précisément l’atmosphère sur toute son épaisseur.
Dans ce programme, le Cnes est responsable du satellite et de son contrôle. Il fournit aussi l’imageur infrarouge (IIR) qui permet, avec l’appui des mesures lidar, de restituer les propriétés microphysiques des nuages glacés et des aérosols désertiques dans l’atmosphère.
Les données recueillies sur Calipso corrélées à celles des autres satellites de l’A-Train seront confrontés aux résultats de simulation numérique des phénomènes atmosphériques observés. Ainsi, dès le 24 juillet 2006, après seulement quelques semaines de vol, Calipso avait livré aux scientifiques des images surprenantes des nuages polaires stratosphériques au dessus de l’antarctique. Ces derniers ont un rôle majeur dans l’évolution du « trou d’ozone ».
Mais ce n’est pas tout car Calipso reconnaît aussi les particularités des nuages et des aérosols. Il est capable de déterminer précisément leur altitude et d’identifier plusieurs types de particules. Ainsi, au mois d’août 2006, les scientifiques ont suivi à la trace le déplacement de minuscules grains de poussière minérale depuis l’Afrique jusqu’à l’Amérique.

Aqua saute du train en marche

« Calipso est la première vraie collaboration franco-américaine dans le domaine de l’observation de l’atmosphère terrestre » souligne Jacques Pelon « nous avons eu notre mot à dire dès les premières phases de développement du programme ». Les satellites de l’A-Train sont à la fois autonomes et complémentaires les uns des autres. Les regards croisés de leurs 15 instruments vont permettre aux scientifiques d’en savoir plus sur l’évolution du temps, de la pollution et plus généralement du climat.

Mais les satellites comme les hommes ne sont pas immortels. « Le satellite Aqua qui nous fournit des données complémentaires précieuses arrive en fin de vie » confirme Jacques Pelon. « Il ne sera pas remplacé, mais la durée de vie effective est souvent plus longue que prévue ».
Celle de la constellation étant estimée à 5 ans tout au plus, les scientifiques n’ont pas de temps à perdre.

Toute l’équipe scientifique française a du pain sur la planche. Jacques Pelon s’autorise tout de même un répit pour aller chercher sa récompense le 13 juillet à Langley (USA).

* Directeur de recherche au CNRS - IPSL/Service d'Aéronomie - Université Pierre et Marie Curie & Université Versailles Saint Quentin

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