27 Février 2007

Parasol dans l’œil du cyclone

Fin février, le cyclone Gamede est venu frôler l’île de la Réunion, y provoquant la mort de 2 personnes, en blessant près d’une centaine d’autres et occasionnant plus de 100 millions d’euros de dégâts. Parasol, satellite du CNES spécialisé dans l’observation des nuages et des aérosols, s’est avéré être un témoin privilégié de ce phénomène climatique dévastateur.

Le cyclone Gamède vu par Parasol en couleurs naturelles, le 25 puis le 28 février dernier. Crédits : CNES

La première image, prise le 25 février 2007, nous montre le cyclone Gamede alors qu’il se trouvait exactement à mi-distance entre Madagascar (en haut à gauche) et l’île de la Réunion, à environ 300 km des côtes nord de l’île. Sur la droite de l’image, on distingue également les contours de l’île Maurice. Cette image met particulièrement bien en valeur « l’œil » du cyclone, le cœur de la dépression au travers duquel on perçoit le bleu de la surface de l’Océan Indien. Les données de Parasol ont été traitées de façon à offrir un rendu semblable à celui que percevrait l’œil humain.

La seconde image, toujours en couleurs naturelles, offre un panorama de la situation telle qu’elle se présentait le 28 février 2007, Gamede se trouvant alors à 700 km au sud-ouest de la Réunion.

Un regard inédit sur les structures nuageuses

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la 3ème image correspond exactement à la même scène que la précédente, mais vue cette fois en lumière polarisée. Parasol présente en effet la particularité, unique parmi les satellites d’observation de la Terre, d’être sensible à la polarisation de la lumière. Celle-ci dépend directement de la façon dont la lumière solaire, initialement non-polarisée, est renvoyée par le nuage, et en particulier du type de particules sur lesquelles cette lumière se réfléchit.

Disséquer les nuages

Traitée en fausses couleurs, cette image en lumière polarisée permet aux scientifiques de décrire le type de nuages qui composent le cyclone. Il devient ainsi possible de distinguer ce qui se trouve dans les parties visibles du nuage, en particulier le type et les proportions respectives des particules qui le composent.
Les nuages sont en effet constitués d’un mélange intime de cristaux de glace et de gouttelettes d’eau, impossibles à distinguer sur les images en couleurs naturelles collectées par les satellites d’observation traditionnels. Cet accès à la microphysique des nuages est un des principaux intérêts de la mission Parasol, qui ouvre des perspectives inédites de compréhension des mécanismes de formation et d’évolution des systèmes nuageux.

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