25 Mars 2021

[Lanceurs] Vers une nouvelle base pour les microlanceurs

Le développement annoncé des microlanceurs accélère la réflexion sur de nouveaux concepts de pas de tir plus flexibles et plus agiles. En Guyane, le CNES travaille à l’adaptation du site historique de Diamant déjà réaménagé pour Callisto et Themis.
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Microlanceurs : illustration d'un tir Crédits : CNES

C’est un segment encore restreint, dont le modèle économique et l’organisation restent à affiner, mais qui devrait se développer fortement dans les années à venir. Les projets de microlanceurs, ces fusées de petite dimension, autour d’une vingtaine de mètres, se multiplient actuellement. Ils répondent aux besoins d’acteurs du New Space de mettre en orbite de grandes quantités de satellites légers, de l’ordre de 300 kg, voire des nanosatellites de 50 kg. Afin de réduire leurs coûts et de rentabiliser leur activité, ces nouveaux entrants tablent sur la facilité d’exploitation et des cadences de lancement élevées, et dans cette optique recherchent des sites de lancement flexibles, adaptés à ce nouveau concept. Port spatial de l’Europe, le Centre spatial guyanais présenterait de nombreux avantages pour accueillir cette nouvelle famille de lanceurs. 

 Les microlanceurs représentent une grosse opportunité de développement pour le CSG. Nous avons une base spatiale opérationnelle et reconnue, dont la position géographique permet d’avoir un gain de performance important.

Massimo Ferlin, chef de projet « base du futur » à la sous-direction Futur et innovation lanceurs à la DLA

Un pas de tir mutualisé

Sollicité par plusieurs sociétés, le CNES travaille actuellement à l’implémentation des microlanceurs sur le pas de tir historique de la fusée Diamant. Celui-ci est déjà en cours de réhabilitation pour accueillir le véhicule expérimental Callisto et le démonstrateur d’étage réutilisable Themis dans les années 2022-2023. Contrairement à ce qui se pratique avec les lanceurs lourds, où chaque système dispose d’un pas de tir dédié, le site devra être multiaccueil.

L’idée principale est la mutualisation, avec un seul ensemble de lancement pour accueillir tous les microlanceurs. La préparation et l’intégration des lanceurs se feront sur une zone arrière située à environ 1 km, où chaque société pourra disposer d’équipements mobiles.

Nathalie Costedoat, Chargée de mission « Innovation et préparation du futur de la Base » au CSG.

La préparation de la base de lancement nécessite la mise en place d’une chaîne logistique et technique adaptée aux besoins des opérateurs de lancement, un peu à la manière d’un aéroport, mais en limitant au maximum les infrastructures lourdes. A l’horizon 2025, elle pourra permettre une cadence élevée, tout en garantissant la sécurité et la fiabilité des opérations. Le projet CSG-NG est une première brique de préparation du futur de la base spatiale.

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Microlanceurs - illustration de la base de lancement Crédits : CNES

Le saviez-vous ?

Les microlanceurs ciblent l’ensemble des nouveaux marchés associés à l’observation de la Terre. Ils embarqueront aussi bien des microsatellites scientifiques que destinés à des applications dans des secteurs comme la navigation maritime ou l’agriculture. Ils pourront aussi répondre à des besoins émergents dans les télécommunications, notamment dans le domaine des objets connectés.

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Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.