11 Mai 2020

[Lanceurs] ARES 23 NG : elle a tout d’une grande !

Accompagner des étudiants de tous horizons dans le développement et le lancement de petites fusées pédagogiques, tel est l’objectif du programme PERSEUS. Celui-ci a donné naissance à la fusée ARES 23 NG, qui décollera bientôt de Kourou.
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Lancement d’une mini-fusée au C’Space 2017 Crédits : Planète Science/Agence TL Labois Thomas

Dans quelques mois, une fusée ARES 23 NG s’envolera du Centre spatial guyanais, tirée depuis le site fusée-sonde du port spatial européen. Sa particularité ? Elle a été conçue et développée en partie par des étudiants des universités de Kourou et de Cayenne dans le cadre du programme PERSEUS (Projet étudiant de recherche spatiale européen universitaire et scientifique). Ce projet pédagogique initié par la Direction des Lanceurs du CNES a pour but de susciter l’intérêt de la nouvelle génération pour le monde du spatial et de l’entrepreneuriat.

 Notre objectif est d’attirer les jeunes vers le spatial, à travers des projets que l’on veut ambitieux, à la hauteur de leurs attentes, pour les faire rêver un peu.

David Tchou-kien, chef de projet PERSEUS

Créer de nouvelles vocations dans le spatial

Ce programme créé en 2005 s’adresse aux écoles à vocation aérospatiale, mais pas seulement. Les projets développés touchent aussi bien à l’économie, à la stratégie ou à des thématiques applicatives comme l’environnement. Il offre aux étudiants une ouverture vers différentes thématiques du spatial, par l’intermédiaire de réalisations concrètes en autonomie où ils sont encadrés par leurs professeurs avec l’appui d’experts du CNES. 

Au total, 30 étudiants participent au projet ARES 23 NG, de la conception de la fusée (développement de la coiffe, construction de la rampe de lancement) aux activités liées aux opérations de lancement (étude de sauvegarde, coordination opérationnelle) et aux opérations de télémesure et d’exploitation.

Une fusée pédagogique et expérimentale

Une fusée ARES 23 a déjà été tirée en 2016 lors du C’Space, un événement annuel organisé par le Centre spatial de Toulouse au cours duquel des étudiants lancent des fusées expérimentales conçues pendant l’année universitaire. Pour réaliser cette nouvelle version (ARES 23 NG), les étudiants ont notamment conçu une coiffe composite carbone. La fusée, d’un poids de 20 kg et d’une hauteur de 2,70 m, s’élèvera jusqu’à 1300 m au-dessus du sol. Au-delà de la dimension pédagogique, elle embarquera une expérience développée en interne au CNES sur le système électrique et avionique. « Ces fusées expérimentales nous permettent aussi de tester des choses que l’on pourra mettre en œuvre sur d’autres projets. Elles sont un bon tremplin pour les étudiants pour s’initier à la technologie des fusées, en se formant sur le côté opérationnel avant de  basculer sur des engins plus complexes », conclut David Tchou-kien.


Le saviez-vous

La symbolique est forte : le lancement d’ARES 23 NG aura lieu depuis le site fusée-sonde du Centre spatial guyanais. Cet ensemble de lancement a vu s’envoler plus de 400 fusées et ballons entre 1968 et 1981, dont la fusée Véronique, premier lanceur à décoller de Kourou le 9 avril 1968. Il a ensuite été utilisé pour tirer des fusées Super-Arcas et Super-Locky dans le cadre des programmes Ariane 4 et Ariane 5.