9 Juillet 2020

[Biodiversité] ELA 4, un chantier respectueux de la nature

La préservation de la biodiversité a été une priorité du chantier du site de lancement d’Ariane 6. Dans le respect du Code de l’environnement, le CNES a pris toutes les mesures nécessaires pour en minimiser les impacts écologiques.
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L'Ensemble de lancement 4 d'Ariane 6 Crédits : CNES/ESA

Des lanceurs, des arbres et des animaux : le Centre spatial guyanais abrite sur une superficie de 660 km2 à la fois le port spatial européen et une réserve de biodiversité exceptionnelle dont la préservation est un enjeu prioritaire. Le chantier de l’Ensemble de lancement 4 (ELA 4), d’où s’élancera Ariane 6 à partir de l’année prochaine, illustre les efforts engagés pour limiter les impacts des activités spatiales. A l’occasion de son audit pour le renouvellement de la certification environnementale ISO 14001 du CNES en 2018, l’AFNOR avait d’ailleurs salué l’approche liée à la biodiversité sur ce chantier. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la réglementation ICPE, qui impose de réaliser des études d’impact avant toute nouvelle installation présentant des risques de nuisance ou de pollution. 

Avant le démarrage du chantier, nous avons fait un état initial du milieu naturel et une étude d’impact et de danger, de manière à prendre les mesures nécessaires pour protéger au maximum l’environnement.

Sandrine Richard, expert senior environnement au CNES

Eviter, réduire et compenser les impacts

La démarche environnementale du chantier de l’ELA 4 s’est construite autour de 3 actions : en priorité éviter les impacts, réduire ceux qui ne pouvaient être évités et compenser quand il n’y avait pas d’autre solution. « Nous sommes dans un milieu particulièrement sensible du point de vue écologique, explique Sandrine Richard. Les inventaires ont montré qu’il y avait de nombreuses espèces animales et végétales protégées ou en voie de disparition. » La mesure d’évitement a donc consisté à déplacer le site du pas de tir et la station de traitement des eaux de 500 m par rapport au projet initial. Mais l’emplacement finalement retenu impactait encore plusieurs espèces. La principale compensation a pris la forme d’une rétrocession au Conservatoire du littoral de 1300 hectares situés en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) dans les secteurs de la Montagne des Pères et de Wayabo.

espèces protégées, espèces invasives

Parallèlement, le CNES travaille sur un plan de gestion à 4 ans destiné à favoriser le développement du tyranneau barbu et du leptodactyle ocelé, un oiseau et un amphibien emblématiques de la région. Autre mesure compensatoire, le CNES a entrepris d’éradiquer ou au moins de freiner l’expansion de deux espèces végétales invasives, l’acacia et le niaouli, qui risquent d’envahir la savane au détriment de la biodiversité locale. « La savane représente 0,3% des terres en Guyane, mais 20 à 40% de ce milieu est situé au CSG. Nous avons une responsabilité pour le maintenir, c’est pour cela que nous avons décidé d’agir sur cet aspect dans le cadre de la compensation de l’ELA 4 », ajoute Sandrine Richard. Enfin, au titre des réductions d’impacts, les maîtres d’œuvre du chantier ont limité le volume de sable nécessaire aux travaux de terrassement. Alors qu’il était prévu d’ouvrir 5 carrières, grâce à une technique utilisant le sol sur place, seules 2 carrières ont été nécessaires.


Tyranneau barbu
Crédit Antoine Baglan

A LIRE, CNESMAG N°84

Pour prolonger la thématique, vous pouvez lire en ligne gratuitement, le nouveau  CNESMAG. Au sommaire de ce numéro 84 : « Biodiversité : le temps de la résilience ». Vous y comprendrez comment la communauté spatiale se mobilise pour documenter, cartographier et observer la biodiversité, partout sur le globe. Parce que le temps de l'alerte a cédé la place à celui de l'action, le CNES se mobilise aujourd'hui pour accompagner la résilence des territoires.