9 Juillet 2014

Photo mystère : qui sera jeté à l'eau fin 2014 ?

Un voilier high-tech ? Non, le vaisseau spatial européen IXV. En novembre 2014, il décollera de Kourou pour réaliser un saut de l'ange dans le Pacifique depuis une altitude de 400 km. Un plongeon de très haut vol que les experts espèrent sans saltos, ni vrilles.
Crédits : ESA - S. Corvaja.

Lorsqu'il pénétrera dans l’atmosphère, sa vitesse atteindra 7,5 km/s soit 27 000 km/h. Ses protections thermiques résisteront-elles à des températures de 2000°C ? Ses gouvernes arrières permettront-elles de faire planer son corps de 5 m de long ? C'est tout l'enjeu du saut de démonstration d'IXV – à prononcer non pas en chiffre romain comme pour le « XV de France », mais en lettre pour Intermediate eXperimental Vehicle –. Un saut, non dans le vide, mais dans la dense atmosphère terrestre.

La rentrée atmosphérique planée est une corde qui manque à l'arc de l'Europe dans le domaine spatial. Or c'est une technologie essentielle si l'on souhaite un jour ramener des échantillons extraterrestres et, à plus long terme, des véhicules réutilisables ou des astronautes. Mené depuis 2009 par l'Agence spatiale européenne (ESA) avec une forte composante italienne, le programme IXV s'appuie sur les avancées de Pre-X, un projet conduit par le CNES entre 2001 et 2007 en collaboration avec Astrium (actuellement Airbus DS), SPS (actuellement Herakles, filiale de Safran), Dassault et l'ONERA.

Les protections thermiques qui couvrent le ventre et le nez d'IXV, sa forme aérodynamique sans ailes et avec 2 volets arrières en forme de pattes de canard découlent notamment des recherches françaises. « Ces 2 flaps arrières permettent de diriger et de freiner l'engin tout au long de sa trajectoire dans l’atmosphère de manière à contrôler précisément son incidence par rapport à l’écoulement hypersonique et ainsi lui éviter de brûler. Ils lui permettent également d’atteindre précisément la zone où l’attend le navire de récupération » explique Sylvain Guedron ancien chef du projet Pre-X au CNES.

Après avoir été assemblé en Italie, le mini-vaisseau IXV a rejoint le 25 juin les Pays-Bas pour y subir une batterie de tests au sein de l'ESTEC, le centre d'essais de l'ESA. En septembre, il s'envolera vers Kourou où l'attend la 4e fusée européenne Vega. Pour Sylvain Guedron : « avoir réussi à européaniser ce projet est une grande satisfaction et le voir sur le point de prendre son envol encore plus. »

Focus sur l'image principale : Sur cette image prise en février 2014, le modèle de vol IXV est en cours d'assemblage dans une salle blanche de Thales Alenia Space à Turin.

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